Premier texte de l’écrivaine en résidence

Parle

De tes approximations

De tmaladresse

De cette chaleur qui monte

Quand il faut dire les choses

Des embouteillages émotifs qui serrent ta gorge 

De ta pensée galaxie et l’entonnoir de ta bouche

Parle de ce qui vit dans ton regard

Ce qui explose et jaillit de part tes yeux

La vastitude ton univers

Ce réel qui est le tien

Ce qui te nourit

T’émeut

Te scie les bras

T’arrache le cœur qui coule de l’or dans tes fissures

Parle

Raconte-moi l’ivresse de tes aurores

« Tout est possible »

Et ces journées qui n’en finissent plus de ne pas finir

Tes soupers interminables, les devoirs et l’heure du bain

Des crises carabinées et des bouttes du boutte

Où même la lumière s’est pas rendue au bout du tunnel

De toi à côté d’la laveuse en sanglot

Recroquevillée dans le silence

Trompeur de l’après-midi

Parle

De ton corps exténué

De ton dos brisé, tes mains rugueuses

Tes ongles noircis par la graisse des machines

De chaque jour de la semaine

En forme de combats et de tes replis dans le rang de la fatigue infini

Parle de ta colère par esthétique

De ton gros bagage

De tes mercredis stériles dans le ventre, du vide,

de cette voix que tu cherches dans tous les échos de corridors

Parle

Avec ta langue sale

Ta langue croche, tes mots patchés, tes discours en courtepointe, 

tes hoquets d’anxiété

Ton incertitude, ta fragilité de papier de soie

Parle

Jusqu’à ce que ta gorge râpe

Que ton cœur vocifère,

Parle jusqu’à la colère ou l’apaisement

Parle comme tu peuxpas comme il faut

Parle irrévérencieusement 

Parle amoureusement

Parle, parle jusqu’à ce que tous les mots tourbillonnent, s’entrechoquent, indignent et réparent

Parle en shrapnels, en missive, en prière, en braille, en anglais, en alexandrin

Juste qu’on sache que t’es pas mort

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