Aujourd’hui, dimanche 29 mars, à 15h15, aura lieu l’avant-dernière activité de ma résidence d’auteur au Salon du livre à Trois-Rivières, une entrevue autour de ouvert l’hiver que j’ai confiée à Guy Buckley. L’entrevue, en parfait passionnés que nous sommes, a en réalité débuté au début du mois. En voici le troisième et dernier moment, avant l’entretien devant public.
Tout en variant tes manières, tes matières, tu conserves l’impression intérieure de redire le même, le tien, celui qui te lie, sans pour le moment pouvoir en sortir, à une source d’inspiration, toujours la même, la plus visitée de toutes, la dialectique échouée des fusions qui ont pris fin.
Tu parles d’attentes déjouées, que tu te trouverais là où nous ne t’attendons pas toujours, ou pour être plus sûr de ce que j’avance, là où je ne t’attends pas toujours. C’est bien possible et c’est tant mieux. La déroute des attentes est souvent à proximité des parcours qui ont du souffle.
Alors comme ça, tu songes donner congé à ton corps… C’est une noble idée. Tu n’auras plus donc que ça, des idées, des idées décorporalisées, qui voyagent mieux en autobus, qui s’immiscent dans les interstices, qui n’ont pas besoin de commander une bière.
Pour revenir à nos leptons, la panoplie des perceptions possibles pour une œuvre donnée varie tant que l’artiste lui-même — surtout lui — ne peut garantir ce qu’il arrivera à émettre. Seulement, tu as cette manière de te répéter consistant à faire très différent d’une fois à l’autre, alors, pas étonnant que parfois, le quasi quinquagénaire que je suis soit laissé en plan par une finesse n’ayant pas survolé mon air du temps passé.
Nous mettrons de l’ordre dans tout ça demain après-midi, alors que je me dépucèlerai devant toi à titre d’intervieweur [littéraire], toi qui te dépucelas il n’y a pas si longtemps à titre de commissaire d’exposition!
Merci pour la possibilité de cet échange, même s’il risque d’avoir été suivi par trois pelés et un tondu.